Retour vers "Reconnaissance de l'Union Sacerdotale Saint Jean-Marie Vianney"
Interview de Monseigneur
Rangel
par 30 Giorni
Ce texte est une traduction non officielle établie par un liseur du Forum catholique : http://www.leforumcatholique.org
"Ce fut notre amour pour Rome et le Pape, notre sens du catholicisme, fruit de la formation que nous avons reçue de Mgr Antonio de Castro Mayer, qui nous a amenés à toujours désirer l'union avec la hiérarchie de la Sainte Église"
Mgr Licinio Rangel
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30 Jours: Excellence, comment est venue la décision de retrouver la pleine et ouverte communion avec Rome ?
Mgr Licínio Rangel: Ce fut notre amour pour Rome et le Pape, notre sens du catholicisme, fruit de la formation que nous avons reçue de Mgr Antonio de Castro Mayer, qui nous a amenés à toujours désirer l'union avec la hiérarchie de la Sainte Église. Nous avons toujours eu conscience de ce que notre position de résistance en faveur de la Tradition et la situation résultante d'exception devait être circonstancielle, temporaire e restreinte à des affaires précises, ayant pour origine des points aigus de la crise, résistance justifiée par l'état de nécessité des âmes, sans aucune intention de schisme. La Preuve en est que, après la mort de Mgr Antônio de Castro Mayer, quand, il y a dix ans, j'ai reçu l'épiscopat, d'urgence et de suppléance pour les fidèles du rang traditionnel, j'ai déclaré que j'espérais que les circonstances pourraient changer et qu'alors je remettrais entre les mains du Pape mon épiscopat pour qu'il en disposât à son désir. Rien à voir ainsi avec une rupture avec l'Église. Ainsi nous avons toujours été soucieux d'une régularisation et d'une reconnaissance. L'opportunité apparut après notre pèlerinage à Rome pour le jubilé de l'an 2000, quand le Saint Père nomma le Cardinal Darío Castrillón Hoyos pour, en son nom, commencer les entretiens en vue de notre régularisation juridique. Les entretiens eurent lieu durant toute l'année 2001 et, grâce à Dieu, nous arrivâmes à bonne fin, avec notre pleine reconnaissance canonique au sein de la Sainte Église.
30 Jours: Pourquoi avez-vous pris la décision de traiter directement avec Rome, en vous séparant de vos confrères Lefebvristes ?
Mgr Licínio Rangel: Cette décision n'est pas de notre fait. Nous étions unis avec nos amis de la Fraternité St Pie X dans ces négociations avec le Saint Siège. Quand la Fraternité St Pie X pensa préférable de suspendre pour sa part les entretiens, nous fumes approchés par le Saint Siège pour continuer les négociations séparément, étant donné que notre cas était plus simple et facile, s'agissant de prêtres diocésains, et comptant l'appui de l'évêque diocésain et de deux évêques voisins. D'ailleurs, Mgr Marcel Lefebvre lui-même était d'avis que nous devrions nous laisser guider par les mêmes principes, mais en agissant chacun sous sa propre responsabilité.
30 Jours: Avez-vous subi quelque pression de Mgr Bernard Fellay ou d'autres responsables ou membres de la Fraternité St Pie X, pour vous déconseiller les négociations avec Rome ?
Mgr Licínio Rangel: Oui. Ils l'ont fait, mais avec une intention droite, pour nous alerter des dangers possibles. Nous avons demandé qu'ils comprissent le caractère particulier de notre situation, et nous avons déclaré que nous ne pouvions pas rejeter l'offre que Rome nous faisait dans la mesure où rien dans leurs propositions n'était en contradiction avec les principes de la Tradition. Je leur ai dit respectueusement que ferions une expérience qui, si elle réussissait bien, pourrait servir de test pour la Fraternité elle-même. Nous leur manifestons toujours notre désir de demeurer amis.
30 Jours: Donneriez-vous une suggestion à Mgr Bernard Fellay pour qu'il puisse lui aussi arriver à un accord avec le Vatican ?
Mgr Licínio Rangel: Moi, je lui répéterais ce que je lui ai déjà écrit avec les pères de notre Union sacerdotale, en lui donnant les raisons pour qu'il continue les entretiens avec Rome en vue d'un accord. Et nous, maintenant régularisés canoniquement, nous lui offrons nos prières pour que soient surmontées ses difficultés spécifiques et qu'il puisse arriver à ce bien spécial de la reconnaissance des droits de la Tradition que Rome nous a concédé.
30 Jours: Quels sont les personnalités de l'Église, au Brésil et au Vatican, qui ont le plus aidé sur ce chemin ?
Mgr Licínio Rangel: Au Vatican, outre le Saint Père, le Pape, qui s'est personnellement impliqué dans cette reconnaissance, nous détacherions le cardinal Castrillón Hoyos et toute la Congrégation pour le Clergé, spécialement le Père. Fernando José Monteiro Guimarães, chef du département de la dite Congrégation. Il faut signaler également l'appui que nous avons reçu des cardinaux Giovanni Battista Re, Jorge Arturo Medina Estévez, Joseph Ratzinger et Ângelo Sodano. Au Brésil, outre notre évêque diocésain, Mgr Roberto Gomes Guimarães, nous citerions ceux qui nous ont donné un appui direct ou indirect, le cardinal Eugênio Sales (émérite de Rio de Janeiro), Mgr Carlos Alberto Navarro (archevêque de Niterói), les évêques Mgr Werner Siebenbrock (Governador Valadares), Mgr Manoel Pestana Filho (Anápolis), Mgr Alano Maria Pena (Nova Friburgo), Mgr João Messe (Barra do Piraí – Volta Redonda), Mgr Eliseu M. Gomes de Oliveira (émérite d'Itabuna), et spécialement le Nonce Apostolique, Mgr Alfio Rapisarda. À tous, nos plus sincères remerciements.
30 Jours: Comment fut reçue votre réconciliation par les évêques brésiliens? Avez-vous reçu quelque félicitation de leur part ?
Mgr Licínio Rangel: La cérémonie d'érection canonique de notre Administration Apostolique, le 18 janvier dans la Cathédrale de Campos, a vu la présence significative de deux cardinaux, du nonce apostolique, d'un archevêque, quatre évêques, et en outre des représentants de deux autres évêques. Par le nombre de e-mails et autres types de félicitations que nous avons reçues, nous constatons que la joie pour notre reconnaissance a été générale.
30 Jours: Outre votre déclaration et celle du cardinal Castrillón, publiera-t-on un autre statut pour la nouvelle Administration Apostolique Personnelle que vous dirigez maintenant?
Mgr Licínio Rangel: Sera publié le décret d'érection de l'administration apostolique personnelle fait par la Congrégation pour les évêques. Ensuite, nous ferons nos statuts internes et un protocole de cohabitation avec le Diocèse. Nous sommes en train de publier également des articles explicatifs sur ce sujet.
30 Jours: Dans la dernière partie de votre déclaration, Vous tentez d'approfondir les questions ouvertes en relation avec le canon 212 du Code de Droit Canonique. Quelles sont ces questions ouvertes? Quel est la signification de la référence au canon 212 ?
Mgr Licínio Rangel: Ce canon reconnaît le droit et même parfois le devoir d'exprimer, à travers des études qualifiées, sa propre opinion, même de manière publique, à l'intérieur de l'Église, face à des documents et des attitudes de nos autorités ecclésiastiques. Ceci signifie, comme nous l'affirmons dans notre déclaration, que nous ne nous engageons à aucun silence complice devant d'éventuelles erreurs. Mais le tout avec un sincère esprit d'humilité et de charité. Les questions ainsi ouvertes sont celles qui n'ont pas été définitivement réglées par le Magistère de l'Église et sont passibles de réforme.
30 Jours: Tous vos prêtres et fidèles ont accepté cet accord que vous avez signé ou quelques uns s'en sont dissociés ?
Mgr Licínio Rangel: Grâce à Dieu, tout notre clergé, unanimement et joyeusement, a accepté l'entente avec le Saint Siège. L'acceptation et la joie parmi les fidèles aussi a été générale. Outre ceci, nous avons reçu d'innombrables messages de congratulations de prêtres et de fidèles de tout le Brésil et du monde. Ce fut une grande victoire pour la Sainte Église. Maintenant, nous avons une circonscription ecclésiastique officielle, approuvée par le Saint Siège, comme le droit à la Messe et à la discipline liturgique traditionnelles. Te Deum laudamus !
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