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Des cérémonies des la sainte Messe

par le R.P Martin de Cochem

 

 

L'excellence de la sainte Messe est encore prouvée par les cérémonies prescrites pour sa célébration. Voici l'enseignement catholique à ce sujet : " La nature humaine est ainsi faite qu'il lui est difficile de s'élever à la contemplation des vérités divines sans un secours extérieur. C'est pourquoi, notre Mère la sainte Église, a adopté l'usage de faire prononcer les différentes prières de la Messe, tantôt à voix basse et tantôt à voix haute. Elle a également établi des cérémoniaux, tels que des bénédictions, des lumières, de l'encens, des vêtements, et beaucoup d'autres choses selon l'enseignement des apôtres et de la tradition. Ces cérémoniaux ont pour but de faire ressortir la majesté de Dieu et d'exciter les fidèles à la contemplation des sublimes mystères cachés dans le saint sacrifice de la Messe. "

Malgré les explications détaillées qui se trouveront à la fin de ce livre*, pour donner dès à présent, une idée du nombre et de la qualité des cérémonies requises, on va les énoncer brièvement.

Le prêtre fait sur lui seize fois le signe de la Croix. Il se tourne six fois vers le peuple. Il baise l'autel huit fois. Il lève les yeux au ciel onze fois. Dix fois il se frappe la poitrine, dix fois il s'agenouille. Il joint les mains cinquante-quatre fois. Il fait vingt et une inclinations avec la tête et sept avec les épaules. Il se prosterne huit fois, il bénit trente-trois fois l'offrande du signe de la Croix. Il pose vingt-neuf fois les deux mains sur l'autel. Quatorze fois il prie les bras étendus et trente-six fois en joignant les mains.

Il pose les mains jointes sur l'autel sept fois; neuf fois il pose la main gauche seule à plat; onze fois il la met sur la poitrine; huit fois il élève les deux mains vers le ciel. Onze fois il prie à voix basse et treize fois à haute voix.

Il découvre le calice dix fois, il change de place vingt fois.

Outre ces trois cent cinquante cérémonies, le prêtre doit en observer encore cent cinquante, en tout cinq cents. Joignez à ces cérémonies les quatre cents rubriques prescrites, et vous constaterez que le prêtre qui célèbre la sainte Messe selon le rite catholique est astreint, sous peine de péché, à neuf cents obligations. Chacun de ces points a sa signification spirituelle, chacun tend à faire accomplir dignement, pieusement, le saint sacrifice. A cause de cela, le Pape Pie V a ordonné formellement que tous, cardinaux, archevêques, évêques, prélats et simples prêtres, disent la Messe de cette manière, sans rien y changer, sans y ajouter ou retrancher un iota. Quelle reconnaissance ne devez-vous donc pas au prêtre qui dit la sainte Messe pour vous, et sous ces augustes cérémonies, présente vos prières au Père céleste, en même temps que le divin sacrifice.

Ici vous pourrez me demander s'il ne serait pas plus utile pour l'édification et l'instruction des fidèles de se servir de la langue vulgaire dans la célébration de la sainte Messe, au lieu du latin que la masse des fidèles ne comprend pas. A cela je réponds : la sainte Messe n'est pas un sermon; c'est un sacrifice. Le prêtre ne la dit pas pour instruire le peuple, mais pour offrir en son nom le sacrifice du nouveau Testament. Il est vrai, il faut prononcer des paroles pour célébrer; mais ces paroles s'adressent moins aux fidèles qu'à Dieu le Seigneur, c'est pourquoi, le plus grand nombre de prières se disent à voix basse. D'ailleurs, pour participer aux fruits du divin sacrifice, il n'est pas nécessaire de comprendre les paroles du prêtre; il suffit de s'unir à ses intentions et de recommander à Dieu nos nécessités; cela, chacun peut le faire dans sa langue maternelle, les paroles n'importent pas à Dieu. De plus, tous les livres de piété contiennent la traduction des prières latines de la Messe.

L'Église se sert de la langue latine, parce que c'est cette langue que l'on parlait à Rome, le berceau du christianisme. Comme il n'y a qu'un Dieu qu'un Christ, qu'une foi, qu'un baptême, qu'une Église catholique romaine et qu'un seul sacrifice dans cette Église, il ne peut y avoir qu'une seule langue pour offrir ce sacrifice. Cette unité de langue est un symbole de l'unité de l'Église. Aussi le catholique se trouve-t-il partout chez lui dans nos temples, parce que partout où notre Mère la sainte Église rassemble ses enfants autour de l'autel du sacrifice, elle leur parle un seul et même langage.

 

R.P Martin de Cochem

 

*Chapitre II § 4 du livre EXPLICATION DU SAINT SACRIFICE DE LA MESSE, rédigé au XVIIème siècle par le R. P. Martin de Cochem, frère mineur capucin.

 

 

 

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